Longtemps en retrait des sports aquatiques, l’Afrique de l’Ouest connaît ces dernières années une montée en puissance remarquable dans le domaine de la natation. De Dakar à Cotonou, de Lagos à Conakry, les initiatives se multiplient pour développer la pratique, former des athlètes et organiser des compétitions régionales. La Guinée, riche de son littoral atlantique et de ses cours d’eau intérieurs, entend jouer un rôle moteur dans cet essor. Preuve de cette ambition, Conakry a été désignée pour accueillir en décembre 2025 le championnat d’Afrique junior de natation Zone 2 en eau libre, couplé à un tournoi de water-polo de plageagpguinee.com. Cet événement continental rassemblera des délégations d’une vingtaine de pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Pendant quelques jours, la baie de Conakry et ses îles (notamment les îles de Loos, dont Kassa fait partie) deviendront la capitale africaine de la natation en milieu naturel. C’est une première historique pour la Guinée, qui n’avait encore jamais abrité de compétition internationale majeure de natation. Les autorités locales, en collaboration avec la Confédération africaine de natation (CANA), préparent activement ce rendez-vous : identification des parcours en mer, logistique d’accueil des équipes étrangères, formation de bénévoles et d’officiels techniques… L’enjeu est de taille : il s’agit non seulement de réussir l’organisation sportive, mais aussi de montrer une belle image du pays, capable d’exploiter ses atouts naturels pour promouvoir le sport.
Ce choix de la Guinée comme hôte reflète la dynamique régionale positive autour de la natation. Les pays de la Zone 2 (Afrique de l’Ouest principalement) enregistrent des progrès notables. En octobre 2024, lors des derniers championnats d’Afrique Zone 2 à Accra, le Bénin a créé la sensation en récoltant 32 médailles, dont 10 en or, s’imposant comme la nouvelle place forte de la natation ouest-africaineafrik.com. Le Sénégal, fort de sa tradition en sports olympiques, aligne régulièrement des finalistes africains. Le Nigeria et le Ghana investissent dans des piscines olympiques et des programmes de détection de jeunes nageurs. Même des pays plus modestes comme le Mali ou la Gambie montent des équipes et participent désormais aux rencontres régionales. Cette effervescence rappelle que la natation, jadis chasse gardée des pays du Nord, gagne du terrain sous nos latitudes tropicales. Les obstacles ne manquent pas – manque de bassins, d’encadreurs, budget limité – mais la volonté collective est bien présente de faire exister une natation africaine compétitive.
Pour la Guinée, accueillir le championnat junior Zone 2 en 2025 sera une occasion en or de rattraper le retard. D’ici là, la Fédération Aquatique de Guinée prépare activement ses jeunes nageurs pour briller à domicile. Les sessions d’entraînement en eau libre se multiplient sur la plage de Rogbane et autour des îles de Loos afin de familiariser nos athlètes aux conditions de l’océan. Parallèlement, des stages de formation sont prévus pour les entraîneurs locaux, avec l’appui d’experts de la zone ou de la FINA, afin de hisser le niveau technique. L’ambition affichée est de décrocher plusieurs médailles lors de ce championnat à la maison et de montrer que la Guinée peut rivaliser avec ses voisins. Au-delà de la compétition elle-même, l’accueil de cet événement doit servir de catalyseur : laisser en héritage une meilleure visibilité de la natation auprès du grand public guinéen, et pourquoi pas convaincre les pouvoirs publics d’investir dans une piscine olympique digne de ce nom.
L’enthousiasme suscité par la perspective de ce championnat gagne déjà la population. En novembre 2024, lors du championnat national en eau libre organisé à Kassa, un invité de marque – l’influenceur ivoirien Général Kami Makosso – s’émerveillait de la beauté du site et de l’engouement des jeunes. « J’ai voyagé dans 13 pays africains, et je découvre en Guinée des îles paradisiaques et des compétitions de natation : il faut que le monde entier sache cela », a-t-il lancé, admiratifagpguinee.com. Son message, largement partagé sur les réseaux sociaux, a mis un coup de projecteur sur les atouts insoupçonnés de la Guinée pour les sports aquatiques. Il est vrai que notre littoral, du côté de Kassa ou des îles Tristao plus au nord, offre des plans d’eau superbes encore sous-exploités pour l’entraînement et le tourisme sportif. De même, certains fleuves et lacs intérieurs pourraient accueillir des épreuves de natation en eau douce à l’avenir, une fois les questions logistiques réglées.
En définitive, la tenue du championnat d’Afrique junior 2025 à Conakry symbolise l’essor de la natation en Afrique de l’Ouest et le rôle croissant qu’y joue la Guinée. Sur le plan sportif, c’est l’opportunité de mesurer le niveau de nos nageurs face à la concurrence régionale et de célébrer de jeunes champions sur nos terres. Sur le plan diplomatique et économique, c’est une vitrine pour la Guinée, qui pourra montrer son hospitalité et son savoir-faire organisationnel. Et sur le plan populaire, c’est une fête sportive qui, espérons-le, inspirera une nouvelle génération de Guinéens à se jeter à l’eau. L’Afrique de l’Ouest est en train d’écrire une nouvelle page de son histoire sportive dans les bassins et l’océan ; la Guinée entend bien y tenir un rang de choix, avec passion et détermination.